L’Afrique gémit. Elle saigne. Mais ce n’est pas parce qu’elle manque de structures. Non. L’Afrique est bardée d’organisations dites régionales et continentales : la CEDEAO, l’Union Africaine, des entités supposées défendre les peuples, garantir la paix, promouvoir la souveraineté. Pourtant, que voyons-nous ? Des coquilles vides, des instruments téléguidés, deux nègres à la solde du maître occidental.
La soumission maquillée en coopération
Que reste-t-il de la CEDEAO aujourd’hui ? Une police régionale au service des intérêts étrangers. Une institution prompte à s’agiter quand il s’agit de protéger des gouvernements amis de Paris ou de Washington, mais curieusement muette lorsque les populations africaines se font écraser. La CEDEAO menace, sanctionne, parle d’interventions militaires dès qu’un chef d’État mal installé dans les salons occidentaux est bousculé par son peuple. Mais face à la misère, aux coups d’État constitutionnels, aux crises économiques fabriquées par l’extérieur, elle se tait. Elle obéit.
Et l’Union Africaine ? Une simple réunion de chefs d’État en quête de financements extérieurs. L’UA qui devait être le bouclier des Africains est devenue un bureau d’enregistrement des décisions prises à Bruxelles, à Paris ou à Washington. Elle assiste, impuissante, à la dislocation de la souveraineté africaine. Elle se contente de communiqués creux, pendant que les véritables décisions se prennent ailleurs.
Exemples flagrants de trahison
• Niger 2023 : Coup d’État populaire, soutenu par une large partie de la jeunesse. La CEDEAO menace d’intervenir militairement. Pour qui ? Pour quoi ? Pour restaurer un président pro-occidental ou protéger les contrats d’uranium de la France ?
• Burkina Faso, Mali, Guinée : Même scénario. Des régimes militaires, portés par une volonté de rupture. Sanctions économiques, suspension, isolement. Mais aucune solution pour le terrorisme, la pauvreté, ou la corruption des anciens régimes.
• Soudan, RDC : Des milliers de morts dans l’indifférence quasi totale de l’UA. Où sont les sommets d’urgence ? Où sont les interventions ? Silence.
Quand l’Afrique perd ses clés à la Maison Blanche
Mais le sommet de la honte reste la crise entre le Rwanda et la RDC. Un conflit africain. Une tension entre frères africains. Où sont passées la CEDEAO et l’UA ? Elles sont absentes, elles se regardent. Pendant ce temps, c’est dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche que le destin de ces nations africaines se discute. C’est là-bas que les puissances occidentales décident qui doit parler, qui doit se taire, qui doit reculer.
Pathétique. Inacceptable. Comment une organisation continentale comme l’UA peut-elle laisser des mains étrangères régler un conflit interne, comme si les Africains étaient des mineurs incapables de gérer leurs propres disputes ? Où est passé le panafricanisme ? Où est passée la dignité ?
Des outils coloniaux sous de nouveaux drapeaux
La CEDEAO et l’UA ne sont plus que les bras armés d’un néocolonialisme sophistiqué. Elles sont devenues des structures d’occupation mentale, habillées de drapeaux africains mais avec des âmes captives. Elles n’agissent que lorsque le maître tape du poing sur la table.
Les peuples d’Afrique ne sont pas dupes. Ils voient. Ils comprennent. Et bientôt, ils n’attendront plus de ces organisations qu’elles les défendent. Ils se lèveront eux-mêmes.
Car l’Afrique n’a pas besoin de nègres de service. L’Afrique a besoin de guerriers libres.
BADIROU LE PANAFRICAIN
