Pyongyang brise le silence.
Le leader nord-coréen met en garde Israël : cessez vos frappes sur Gaza. Une déclaration lourde de sens, qui dépasse la rhétorique et entre directement dans la géopolitique mondiale.
Pour la Corée du Nord, les conséquences sont doubles.
D’abord, elle se place en figure de proue du camp anti-occidental. En défiant Israël, c’est Washington qu’elle provoque indirectement. Ce choix risque de renforcer son isolement vis-à-vis des puissances occidentales, déjà fermement opposées à son programme nucléaire. Mais dans le même temps, Pyongyang gagne une visibilité internationale qu’elle n’avait plus.
C’est un coup calculé : apparaître comme le défenseur des peuples opprimés face à l’impunité israélienne, c’est tendre la main à l’Iran, au Qatar, à la Syrie, et même à certains pays africains et asiatiques qui dénoncent les bombardements sur Gaza.
Avantage stratégique : en soutenant Gaza, Pyongyang obtient un capital politique inédit auprès de nations déjà engagées dans la cause palestinienne. Elle se forge un rôle d’acteur incontournable du front anti-israélien, et détourne l’attention des sanctions qui l’étouffent depuis des années.
En réalité, la Corée du Nord ne parle pas seulement de Gaza. Elle parle d’elle-même. Elle dit au monde : “Nous existons, nous résistons, et nous sommes du côté de ceux qui refusent l’ordre occidental.”
C’est à la fois un risque et une opportunité. Mais dans la logique nord-coréenne, c’est surtout une victoire médiatique : transformer une guerre lointaine en tremplin diplomatique.
