Le monde entre en guerre : si l’Afrique ne se réarme pas, elle sera balayée
En ce moment même, le droit international est en lambeaux. Ce qui fut autrefois un cadre pour protéger les peuples est aujourd’hui une illusion brandie par les puissants pour endormir les faibles. Le monde vit une bascule géopolitique historique. Les lois ne valent plus rien. Seules les armes parlent.
Et dans ce tumulte mondial, Israël, bras militaire avancé des États-Unis, bombarde, attaque, raye des villes entières de la carte. Gaza, le Liban, la Syrie, l’Iran : tous sont frappés sans égard pour le droit, les résolutions de l’ONU ou les cris de douleur des peuples. L’impunité est totale. Pire encore, elle est légitimée par ceux-là mêmes qui prétendent être les gardiens de l’ordre mondial.
Pendant que les empires se réarment et redessinent leurs alliances, pendant que l’OTAN se muscle, que la Russie durcit le ton, que la Chine étend ses tentacules économiques et militaires, l’Afrique dort encore. Nue. Fragile. Fragmentée.
L’Afrique est un ventre ouvert. Et le monde affamé regarde.
Nous avons les terres, les minerais stratégiques, le gaz, l’uranium, le cobalt, l’or. Mais nous n’avons ni armée unifiée, ni doctrine de défense, ni vision stratégique continentale. Nos dirigeants multiplient les sommets inutiles pendant que les bases étrangères se multiplient sur notre sol.
Et pourtant, la tempête approche. Le monde entre dans une phase de recomposition brutale. L’Europe tremble. L’Asie s’organise. L’Amérique impose. Le Moyen-Orient brûle. Et demain, ce sera l’Afrique. Parce qu’elle est la dernière zone d’abondance encore mal défendue.
Si nous ne nous réarmons pas, nous subirons. Si nous ne nous unissons pas, nous mourrons.
Réarmer, ce n’est pas seulement acheter des fusils. C’est penser la sécurité collective africaine. C’est créer une force militaire panafricaine crédible, autonome, dissuasive. C’est former une élite stratégique, technologique, capable de surveiller nos mers, protéger nos cieux, défendre nos peuples.
C’est aussi briser la dépendance. Fabriquer nos drones, nos satellites, nos munitions. Contrôler nos ressources critiques. Réduire notre vulnérabilité énergétique. Et surtout : mettre fin à la présence militaire étrangère qui gangrène notre souveraineté.
L’Afrique ne sera respectée que le jour où elle fera peur.
Dans un monde où l’on viole le droit avec des missiles, la paix ne s’obtient plus par des discours. Elle se négocie avec la force. Tant que l’Afrique apparaîtra comme un espace passif, sous-équipé, elle sera la cible, le théâtre et la victime.
Il faut une doctrine de survie. Il faut une vision de puissance. Il faut des hommes et des femmes prêts à mourir pour l’Afrique — pas pour un clan, pas pour un dictateur, mais pour l’idée même de souveraineté africaine.
Conclusion : l’heure est à l’insurrection stratégique.
Ne pas se préparer, c’est signer notre disparition. Ceux qui espèrent encore dans la bienveillance du monde se trompent d’époque. Le futur sera violent. Il appartiendra à ceux qui auront les moyens de défendre leur dignité.
L’Afrique doit choisir : être un acteur ou être un terrain de jeu. Se lever ou disparaître. Résister ou s’éteindre.
« Ceux qui ne veulent pas faire la guerre devront accepter de se faire dominer éternellement par ceux qui la préparent. »
BADIROU LE PANAFRICAIN
